cahier de pensées éparses
10 ans plus tard, je fais un bon salaire, avec de bonnes conditions, dans un emploi que j'aime, mais qui n'est pas de la joaillerie et loin de la créativité. Oui, mes dettes d'études ont fondues (mais pas complètement), d'autres se sont ajoutées (maison, auto) et je mets des sous de côté. Mais périodiquement je me retrouve près du burn out. Malheureuse car je n'arrive pas à remplir mes engagements en joaillerie et surtout parce que je suis en train de perdre le goût de créer et d'innover.
C'est le constat que j'ai fait il y a quelques mois, vous l'avez peut-être lu dans un billet que j'ai publié à ce moment (10 ans). J'ai décidé à ce moment de me lancer le défi 365 (objet de plusieurs billet depuis) pour essayer de renouer avec la création et ça a atteint l'objectif. Mais ça ne réglait pas mon problème de temps... Parce que créer, ça demande du temps. Je vous mets un lien pour un petit vidéo à ce sujet qui est simple et que j'aime beaucoup pour illustrer ce concept : Creativity requires TIME (en anglais seulement, désolée). J'ai donc pris une grosse décision : celle de quitter mon emploi à 40hrs par semaine qui avait tant d'avantages et avec ce bon salaire... Ce ne fut pas une décision facile et ce ne fut pas sur un coup de tête. Bien sur, j'ai pris le temps de me trouver un autre emploi à 32hrs par semaine, 4 jours. Cela faisait longtemps que je le cherchais, cet emploi mythique. Un ange m'est venu en aide et j'ai fait le saut. L'un dans l'autre, au niveau monétaire, la différence n'est pas très grande (merci aux braquettes d'impôt et autres déductions optionnelles), mais j'ai perdu mon fond de pension et une partie de mes assurances. Parfois, je me demande si j'ai hypothéqué mon avenir, ma retraite avec ce choix... Mais ça, je ne le saurai que dans 25-30 ans. Bien des choses peuvent se passer d'ici-là, je m'empêche donc d'angoisser pour cela. En attendant, chaque semaines, je me félicite de ce choix. À long terme, je serai probablement moins riche, mais certainement pas plus pauvre ! Parce que la qualité de vie ça vaut de l'or. Cela fait 3 mois que j'ai fait le changement et je suis moins épuisée, pas beaucoup moins stressée, mais les choses se tassent tranquillement. Je suis en train de rattraper tout cet insurmontable retard qui grugeait mon énergie et me tirait dans toutes les directions. Et surtout, je me suis fait le cadeau de commencer à travailler sur ce projet qui est dans mes cartons depuis 10 ans : mon jeu d'échec pirate ! Sans pression de vente ou rentabilité et sans pression de temps. Le bonheur quoi.
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L'AuteurVoici un cahier de pensées éparses sur ma vie d'artisanne, ses divers enjeux et récompenses. Archives
Octobre 2020
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